Dans l’immense majorité des cas, quand un nom de groupe suit le format nom propre + backing band, la tête d’affiche est un chanteur ou une chanteuse. Si ce n’est pas entièrement faux, Harold Melvin assurant une bonne partie des chants aux débuts du groupe, il est avant tout un superbe pianiste autodidacte, et sur les deux albums majeurs du groupe, dont la merveille qu’est « Wake Up Everybody », il est essentiellement présent en tant que pianiste.
Le groupe débute sous le nom de « The Charlemagnes » au milieu des années 50, prend ensuite très vite le nom de Blue Notes, mais ne rencontre que peu de succès jusqu’en 1970, date de l’arrivée de Theodore « Teddy » Pendergrass dans la formation. Recruté comme batteur, la voix exceptionnelle de celui-ci sonne comme une évidence, et moins d’un an plus tard Harold Melvin le désigne lead singer de son groupe. Dès lors le destin d’Harold Melvin and the Blue Notes change, le groupe signe chez le nouveau label soul de référence, « Philadelphia International », et connaît alors de gros succès commerciaux, les ballades « If You Don’t Know Me By Now » et « The Love I Lost » atteignant même la première place des charts R&B.
« Wake Up Everybody » est le quatrième et dernier album du groupe sur le label de Philadelphie, le dernier avant le départ de Teddy Pendergrass pour une carrière solo, et également leur dernier grand succès commercial. Et quel album! La moitié des titres est composée par Kenneth Gamble et Leon Huff, l’autre par l’autre duo de producteurs star de la soul de Philly, John Whitehead et Gene McFadden, autant dire que c’est là un plateau de rêve.
La Face A s’ouvre avec le morceau titre, « Wake Up Everybody », une petite merveille qui atteindra la première place des charts R&B. Le message du texte, qui nous appelle à nous réveiller, nous dépasser pour construire un monde meilleur garde toute sa poésie et sa pertinence, l’intro jouée au piano par Melvin donne tout de suite le ton de la profondeur de l’album mais c’est la voix de stentor pleine d’emotion de Pendergrass qui fait de ce morceau un véritable tube.
« Keep On Loving You » est une balade « Philly Soul » classique, avec profusion d’arrangements de cordes et de cuivres, et le dialogue vocal avec Sharon Paige fonctionne aussi à merveille sur « You Know How To Make Me Feel So Good ». En face B, « Tell The World How I Feel About Cha Baby » et « To Be Free To Be Who We Are » sont du même accabit, de la soul soyeuse qu’on écoute sans se lasser. Sharon Paige chante seule sur « Searching For A Love », et sa douce voix féminine donne au morceau une tonalité légèrement différente mais parfaitement cohérente avec le reste de l’album.
Mais il y a bien un autre énorme tube dans cet album : « Don’t Leave Me This Way ». Si le titre deviendra un encore plus grand succès avec les reprises de Thelma Houston et des Communards, c’est bien cette version qui possède le plus de puissance, de profondeur, de grandeur soul. La voix de Teddy Pendergrass exprime toute sa puissance, son énergie emporte tout sur son passage, il est tout simplement impossible de résister.
Pendergrass quittera le groupe l’année suivante et sortira en solo d’excellents albums tout en devenant un sex symbol R&B, mais aucun n’aura la magie et la cohérence de ce « Wake Up Everybody ».
I think ton blog est bien cool. Je partake. Cheers.
Hector/franck.
Merci beaucoup Hector/Franck, en plus d’avoir un com d’un prénom incroyable, c’est vraiment très agréable et encourageant d’avoir du feedback positif. Bon vent à toi, et on espère bien te relire sur Le Digitalophone.
Je suis tombé sous les charme de ce tube Wake up everybody » et depuis la voix de Teddy Pendergrass m’ensorcele. Ces intros au piano et basse… Une merveille. Difficile de trouver sur le net beaucoup de ressources sur Melvin & co alors un grand merci a toi pour cet article. C’est la force d’internet de donner de l’écho a des lignes écrites il y a bien longtemps. Tks